Sécheresses : ne pas être pris par surprise

À partir de 2050, les sécheresses « exceptionnelles » devraient se produire désormais une année sur deux — au lieu de une année sur trente. Il y aura de moins en moins d'eau tout au long du XXIème siècle et certains territoires sont plus vulnérables que d'autres.

Ce site est réalisé par un collectif de citoyen·nes engagé·es à destination de celles et ceux qui préfèrent savoir à quel point nous allons manquer d'eau pour être libres d'agir.

Les informations présentées sont assemblées sur la base de témoignages de pénuries d'eau en France métropolitaine et d'informations vérifiées sur les prévisions climatiques et leur impact sur les sécheresses.

À quel point va t-on manquer d'eau ?



Depuis plusieurs années déjà en France des communes subissent de graves sécheresses, sont approvisionnées en camions citernes, et se confrontent à la réalité d'un monde à sec... Un collectif vient de se créer pour alerter sur la question, partager les connaissances, et agir en amont pour ne pas être pris au dépourvu quand il sera trop tard... - dans Le Monde, 12 octobre. Ça vous intéresse d'aller plus loin? Inscrivez vous aux rencontres 100% gratuites et citoyennes dans les grandes villes ou sur le terrain.



Y a t-il un risque de pénurie en eau potable en France métropolitaine ?

Ils sont déjà des dizaines de milliers d'habitants à les subir en France métropolitaine. Le point commun entre toutes ces villes et villages déjà impactés: ils ont tous subi des sécheresses prolongées et leur le sous-sol conserve mal l'eau en quantité suffisante. Une partie des communes localisées sur des régions à relief calcaire et au dessus de roches socle sont concernées et leur nombre va s'étendre: plusieurs centaines de milliers de citoyens/futurs citoyens seront concernés une partie de l'année. Mais avant de déménager sur un coup de tête, prenez tout de même le temps de lire ce qu'est un risque de pénurie en eau. Dans beaucoup de cas c'est n'est pas irrémédiable.

Les territoires les plus vulnérables:

Régions à relief calcaire (Alpes, Jura, Languedoc, etc.)

Suis-je dans cette zone ?

Apparaîssent déjà en noir sur la carte . Des pénuries ont eu lieu dans ces zones. En 2018 par exemple, 10% des communes du Doubs (un des départements les plus pluvieux de France) ont traversé des pénuries d'eau potable sur plusieurs mois. Elles sont localisées sur des reliefs calcaires.

Régions à roches socle (Bretagne, Creuse, Cantal, Corse...)

Suis-je dans cette zone ?

N'apparaîssent pas encore sur la carte (sans quoi le territoire en noir serait beaucoup plus conséquent). Une grande partie du territoire français est composée par ce type de sous-sol. Beaucoup de communes qui subissent actuellement des pénuries d'eau potable (Creuse, Loire...) y sont localisées.



Idées reçues



« En France, on ne manque pas d'eau. »

Et vous ne manquez pas d’air ! Ce n'est pas l'avis des « quelques » dizaines de milliers de citoyens qui ont traversé plusieurs mois de rupture d’alimentation (cliquez ici pour lire la suite)en eau potable en métropole ces dernières années. Ou des centaines de milliers d’agriculteurs et sylviculteurs, qui n’ont plus eu le droit d’utiliser d’eau.

Retrouvez ici quelques exemples de pénuries récentes. Pour les sécheresses il suffit d’allumer la TV, d’écouter la radio ou de sortir. Vous pouvez aussi consulter les restrictions de l’eau en temps réel sur le site Propluvia.

« C’est dans les territoires du sud que le changement climatique va avoir le plus d’impact. »

Non, ce ne sont pas les territoires déjà les plus habitués aux sécheresses qui vont être le plus impactés par le manque d’eau. Les territoires les plus verts de France (cliquez ici pour lire la suite) compteront parmis les plus impactés par les sécheresses à venir car ils sont parmis les moins habituées à des manques d'eau réguliers (source : rapport final du projet Climsec, voir p.10): leurs forêts et leurs rivières seront transformées. Le monde de la sylviculture doit notamment être informé par l'ampleur de ces changements à venir qu'il a déjà constaté...

« Il y a déjà eu de grandes sécheresses dans le passé. »

Oui, et donc ?

Ce qui arrivait une fois tous les trente ans se produira à partir de 2050-2060 une année sur deux. Vous avez sûrement remarqué que (cliquez ici pour lire la suite) les sécheresses exceptionnelles étaient de plus en plus régulières ?

Tout ce qui est nouveau nous semble exceptionnel. Jusqu’à ce que cela devienne régulier. Puis que ça nous semble normal.

Nous attirons votre attention que la carte représente la sécheresse classique des sols. Elle vous permet de vous faire une idée de comment ce sera. La carte ne permet pas de visualiser les sécheresses exeptionnelles qui surviendront.

« Les pénuries sont de toute façon très localisées. »

Si vous parlez de risques pénuries d’eau potable (l’eau du robinet) plusieurs semaines/mois par an ceci concernera sûrement plusieurs (cliquez ici pour lire la suite) centaines de milliers d'habitants à partir de la deuxième moitié du XXIème siècle. Dans la majeure partie des cas il nous semble possible de réagir de manière ingénieuse - notamment par la solidarité, l'adaptation et dans certaines zones très localisées par des procédés techniques. Dans d'autres cas plus rares - comme les communes isolées qui dépendent d'une unique réserve d'eau vulnérable - les pénuries semblent difficilement évitables une partie de l'année.

« Quelques journées où il pleut beaucoup suffisent. »

Non, cela ne va pas obligatoirement recharger les nappes phréatiques (eaux souterraines). Par exemple (cliquez ici pour lire la suite)

  • S’il n’a pas plu depuis longtemps les plantes ont soif et vont boire une partie de l’eau (un frêne boit 300L/jour en situation normale, 500L/jour s'il manque d'eau).
  • Le sol et l’air, s’ils sont chauds, vont accélérer l'évaporation de l'eau qui retourne dans l'air.
  • Avec l’augmentation des températures, il faut ajouter que les pluies vont devenir de plus en plus intenses (environ 40 % max d’infiltration dans le sol). Autrement dit elles ne seront plus aussi régulières (environ 80 % d’infiltration dans le sol) et une partie de l'eau va ruisseler après être tombée.

« 2 ou 3 degrés de plus en moyenne, ça ne va pas changer grand-chose. »

Parmis les impacts des manques d'eau auxquels toute une partie des écosystèmes (forêts, rivières...) n’est pas habituée (cliquez ici pour lire la suite) et parfois auxquels elle n'est pas en mesure de s’adapter.

  • De moins en moins d’eaux souterraines. Leur "recharge" va être impactée. En espérant que ce ne soient pas nos usages.
  • Tout ce qui consomme beaucoup d’eau va être contraint de s’adapter.
  • Et avec tout cela être accompagné de nombreuses réactions humaines en chaîne.